Château des ducs de Bretagne
Loire-Atlantique Pays de la Loire France
castle, chateau
Château des ducs de Bretagne
Loire-Atlantique Pays de la Loire France
castle, chateau
The Château des ducs de Bretagne (English: Castle of the Dukes of Brittany) is a large castle located in the city of Nantes in the Loire-Atlantique département of France; it served as the centre of the historical province of Brittany until its separation in 1941
Le château des ducs de Bretagne est un château défensif et de plaisance situé à Nantes, en Loire-Atlantique
Previous names
Château des ducs de Bretagne, Château des ducs de Bretagne
Description
The Château des ducs de Bretagne (English: Castle of the Dukes of Brittany) is a large castle located in the city of Nantes in the Loire-Atlantique département of France; it served as the centre of the historical province of Brittany until its separation in 1941. It is located on the right bank of the Loire, which formerly fed its ditches. It was the residence of the Dukes of Brittany between the 13th and 16th centuries, subsequently becoming the Breton residence of the French Monarchy. The castle has been listed as a monument historique by the French Ministry of Culture since 1862. Today the castle houses the Nantes History Museum. Restoration Starting in the 1990s, the town of Nantes undertook a massive programme of restoration and repairs to return the site to its former glory as an emblem of the history of Nantes and Brittany. Following 15 years of works and three years of closure to the public, it was reopened on 9 February 2007 and is now a popular tourist attraction. The restored edifice now includes the new Nantes History Museum, installed in 32 of the castle rooms. The museum presents more than 850 objects of collection with the aid of multimedia devices. The castle and the museum try to offer a modern vision of the heritage by presenting the past, the present and the future of the city. Night-time illuminations at the castle further reinforce the revival of the site. The 500-metre round walk on the fortified ramparts provides views not just of the castle buildings and courtyards but also of the town. Seven sequences of the museum The Castle, Nantes and Brittany back to the 17th century Nantes, daughter of the river and the ocean Commerce and the black gold in the 18th century Nantes in Revolution A colonial and industrial port (1815–1940) A new city takes shape (1940–1990) A great Atlantic city, today and tomorrow The exhibition ends with a vision of the city, a multimedia creation by a contemporary artist, occupying the entire area of the 32nd room. Pierrick Sorin is the first guest artist. The illuminated castle The night-lighting brings out the architectural complexity of the site within an urban context. The illumination was designed by Sylvie Sieg and Pierre Nègre of the Atelier Lumière and won the Light Originator Price of the Lumiville Trophy 2007.
Le château des ducs de Bretagne est un château défensif et de plaisance situé à Nantes, en Loire-Atlantique. Classé monument historique depuis 1840, il a principalement été construit au xve siècle mais il comprend aussi des éléments datant du xive au xviiie siècle. Fondé par les ducs de Bretagne au xiiie siècle pour constituer une base défensive à Nantes, le château est devenu sous François II la principale résidence ducale bretonne. Sa fonction militaire est également utilisée par le duc lors de la Guerre folle au cours de laquelle il s'oppose au roi de France. Sa fille, la duchesse Anne, est plus tard contrainte d'épouser deux rois de France successifs, Charles VIII et Louis XII. Ces mariages entraînent l'union de la Bretagne à la France, définitivement scellée par un édit signé au château en 1532, par François Ier. Dès lors, le château perd son statut de résidence ducale pour devenir une forteresse royale. Il voit passer la plupart des rois de France, lorsque ceux-ci visitent la Bretagne, et il est la résidence officielle des gouverneurs de la province. Néanmoins, les séjours de ces derniers sont généralement brefs, à l'exception notable du duc de Mercœur, un gouverneur qui y tient une véritable cour pendant les Guerres de religion. Sous l'Ancien régime, le château sert aussi de prison d'État, et surtout de caserne et d'arsenal militaire. Il ne subit aucune dégradation pendant la Révolution, mais l'explosion des réserves de poudre en 1800 détruisit une bonne part du monument. Au xixe siècle, le château conserve sa fonction militaire, mais son intérêt patrimonial est peu à peu découvert et quelques restaurations sont entreprises. Devenu propriété de la ville de Nantes en 1915, le château devient un musée en 1924. De 1990 à 2007, le château bénéficie d’une rénovation de grande ampleur et il accueille depuis 2007 le Musée d'histoire de Nantes. Localisation Le château des ducs de Bretagne est situé à l'angle sud-est du centre-ville de Nantes et de la vieille-ville médiévale (actuel quartier du Bouffay). Son entrée principale s'ouvre sur la place Marc-Elder, et il est aussi bordé au nord par la rue Prémion, à l'ouest par la rue des États, au sud par le cours John-Kennedy, et à l’est par la place Duchesse-Anne. Jusqu'aux années 1930, il était bordé au sud par un bras de la Loire, le bras de l'Hôpital. Celui-ci a été comblé et remplacé par le cours Kennedy. La Loire alimentait les douves du château ; tout près de lui, côté ville, se trouvait le port Maillard (l’actuelle « allée du Port-Maillard ») et côté faubourg, le quai de Richebourg (l’actuelle « allée Commandant-Charcot »). Le château, situé sur la première ligne d’omnibus en 1826, sur la première ligne de tramway en 1879, est actuellement desservi par la Ligne 1 du nouveau tramway et la Ligne 4 du Busway de Nantes à la station « Duchesse Anne - Château des Ducs de Bretagne ». Histoire du château de Nantes Château de la Tour Neuve Le premier château, dit « de la Tour Neuve », est construit à partir de 1207. Les travaux sont effectués sous la commande de Guy de Thouars, veuf de Constance, duchesse de Bretagne et à ce titre régent du duché. Pour bien ancrer son pouvoir sur la Bretagne, Guy de Thouars reçoit l'appui du roi de France Philippe II Auguste, qui vient à Nantes en 1206. Le château doit son nom de « Tour Neuve » à son donjon, qui est une grosse tour circulaire, aujourd'hui disparue. Cette tour est bâtie sur le modèle des « tours philipiennes », donjons circulaires massifs construits par le roi pour protéger son royaume. Philippe Auguste étant venu à Nantes juste avant le début des travaux, il est d'ailleurs possible que ce soit lui qui ait ordonné la construction du nouveau château. Le nouveau château est bâti sur les remparts de la ville, qui datent de l'époque romaine. Le donjon circulaire, haut de 17 mètres pour une circonférence de 16,70 mètres, est en schiste gris, et il est complété par une enceinte de 30 mètres de côté, protégée par quatre petites tours et ouverte par deux portes. Une porte est tournée vers la ville, l'autre vers la campagne. L'ensemble est agrandi par Pierre de Dreux (Pierre Ier de Bretagne) au cours du xiiie siècle. Ceux-ci font construire une seconde cour du côté de la Loire, protégée par des tours polygonales. Pierre Ier semble être le duc qui a passé le plus de temps à la Tour Neuve, ses successeurs préférant leurs demeures à la campagne, comme le château de Suscinio, ou leurs hôtels de Paris et Longjumeau. Le château de la Tour Neuve n'est pas le premier château construit à Nantes, puisqu'il existe déjà celui du Bouffay, également construit au bord de la Loire, et fondé au xe siècle par Conan Ier. La construction d'un deuxième château intervient dans une période d'affrontement entre les Plantagenêts, qui possèdent notamment l'Anjou et l'Angleterre, et les Capétiens, soutenus par Guy de Thouars. La Tour Neuve est aussi une construction symbolique, qui affirme le pouvoir ducal sur la ville, et notamment face au pouvoir de l'évêque. Le terrain de construction a d'ailleurs été pris à l'évêque, moyennant un dédommagement. Le nouveau château est aussi un moyen de signifier la puissance ducale face aux comtes de Nantes, qui résident au Bouffay. Au cours du xiiie siècle enfin, bien que les ducs bretons de l'époque soient d'origine capétienne, ils cherchent de plus en plus à affirmer leur autonomie vis-à-vis du roi de France, ce qui motive sûrement l'ajout de la seconde cour. La Tour Neuve permet enfin une protection supplémentaire de la ville, et notamment du port sur la Loire. Durant le xive siècle, la Bretagne connaît une guerre de succession, qui oppose la dynastie de Penthièvre à celle des Montfort. Cette guerre s'achève par la victoire de Jean IV de Montfort, en 1365. Il prend alors possession du château de la Tour Neuve, et il y effectue des travaux de grande ampleur, qui permettent de renforcer le caractère défensif de l'édifice. Les accès sont bouchés ou mieux protégés, la distribution des bâtiments est modifiée, les tours polygonales sont probablement reprises, et une plateforme est construite contre la courtine qui borde la Loire. Le château devient un élément de première importance dans l'ensemble défensif breton. Il permet de contrôler l'accès à la Bretagne depuis la Loire, et de surveiller les marches situées au sud du fleuve. Sous les Montfort, la Cour de Bretagne reste itinérante, mais le château de la Tour Neuve est déjà un lieu de pouvoir, puisque c'est l'une des résidences ducales. À ce titre, les ducs y rendent justice, par exemple lors du procès de Gilles de Rais en 1440. La tour dite du « Vieux Donjon » est seul vestige de cette époque qui est encore visible au xxie siècle. Le château de François II En 1466, François II de Bretagne écrit que son château de Nantes est en décadence et en grand besoin de réparation. Il décide de le reconstruire entièrement, et il fait appel aux meilleurs architectes du duché, comme Mathurin Rodier, déjà maître d'œuvre de la reconstruction de la cathédrale de Nantes. Les travaux sont presque terminés en 1480. Ils nécessitent la démolition de l'ancien château, et d'importantes opérations de terrassement, le terrain d'origine étant en pente et soumis aux inondations de la Loire dans sa partie la plus basse. La cour est les rez-de-chaussée du nouveau château sont ainsi plus de 3,5 mètres plus haut que ceux du château de la Tour Neuve. Le dispositif d'entrée s'appuie sur les murs de l'ancien château. Il comprend, côté ville, quatre tours massives, adaptées à l'artillerie de l'époque, et côté cour, les grands logis ducaux construits juste derrière. Le reste de l'enceinte comprend trois autres nouvelles tours. Après 1480, les travaux ralentissent, car la menace française se fait plus présente, et les fonds du duché sont affectés sur d'autres châteaux. La double fonction défensive et résidentielle du château est marquée côté cour par un palais résidentiel de tuffeau blanc aux façades raffinées et, côté ville, par les murs massifs de schiste et de granit des tours et des courtines. Les travaux, et leur ampleur, répondent d'abord à un besoin défensif, mais aussi à une volonté pour François II de montrer son indépendance politique et la richesse de son duché. Alors que sa Cour est toujours itinérante, voyageant entre Rennes, Vannes et Nantes, il essaie à Nantes d'établir une capitale fixe capable de rivaliser avec les capitales des autres pays européens. Nantes est alors la ville la plus riche de Bretagne, et aussi sa principale porte d'entrée, grâce à son port sur la Loire. La reconstruction du château et l'installation de la Cour à Nantes achèvent un processus plus vaste de création d'institutions ducales dans la ville. Alors que Nantes est déjà le siège de la Chambre des comptes de Bretagne, elle reçoit en plus la chancellerie, le Conseil ducal, et une nouvelle université, créée par François II en 1460. Les nouveaux logis construits par François II sont inachevés à sa mort. Celui-ci souhaitait d'ailleurs édifier une aile supplémentaire le long de la Loire, afin que les bâtiments forment un U. Les deux ailes construites, le Grand Logis et le Grand Gouvernement, sont cependant assez vastes pour accueillir la Cour et la famille ducale. Le nom actuel des bâtiments ne correspond pas à leur fonction initiale : le Grand Logis renfermait les salles du Conseil et de la chancellerie, tandis que le Grand Gouvernement était dévolu au logement du duc et aux réceptions. Au cours de son règne, François II doit faire face à la Guerre de Bretagne, succession de conflits qui l'opposent au roi de France ainsi qu'à certains de ses seigneurs vassaux. Le roi de France souhaite rétablir sa suzeraineté sur la Bretagne, tandis que le duc veut au contraire assurer son indépendance. En 1487, appelé par Françoise de Dinan et les barons bretons, le roi Charles VIII envahit la Bretagne. Il assiège le château de Nantes le 19 juin, mais les troupes nantaises résistent, et il doit abandonner le siège le 6 août. Le château d'Anne de Bretagne François II meurt d'une chute de cheval peu après le siège, et sa couronne passe à sa fille, Anne de Bretagne. Le château tombe aux mains des Français en 1491, lorsqu'Alain d'Albret, qui en avait la garde, trahit la duchesse et l'offre au roi de France. Après le siège de Rennes où elle s'était réfugiée, la duchesse Anne est contrainte d'épouser Charles VIII. Elle devient par conséquent reine de France, et le mariage démarre l'union de la Bretagne à la France. Le siège de 1487 a occasionné des dégâts sur le château : les parties hautes des bâtiments ont été attaquées par l'artillerie, et des pans de rempart sont effondrés. Une partie de l'enceinte est reconstruite, voire doublée, après le mariage d'Anne et de Charles VIII. Le couple royal n'est venu qu'une seule fois à Nantes, en 1493, et il réside habituellement dans plusieurs des châteaux de la Loire, notamment Amboise, où le roi meurt en 1498. Selon le contrat de mariage, et afin de sécuriser l'union franco-bretonne, Anne doit épouser le successeur de son premier mari, le roi Louis XII. Ce nouveau mariage offre plus de liberté à la duchesse, qui revient à Nantes et qui fait exécuter de nombreuses transformations sur le château. Anne souhaite alors probablement continuer l'œuvre de son père, et aussi de se doter elle-même d'une résidence à la hauteur de son rang de reine. En 1495, sa cour féminine comprend pas moins de trente-neuf dames, qu'elle doit aussi loger lors de ses déplacements. Anne fait notamment ajouter des loggias et une flèche au-dessus de la principale tour d'escalier, un puits monumental est construit dans la cour, et les lucarnes du Grand Logis sont ajoutées dans un style flamboyant, et ornées du chiffre d'Anne et de Louis XII. Les loggias, inspirées par l'architecture italienne de l'époque, sont le premier signe de la Renaissance à Nantes. Néanmoins, Anne réside peu à Nantes, et le château sert plutôt de lieu de conservation de ses collections. Le mobilier, dispersé en 1491, a en effet été reconstitué, et le château comprend alors une bibliothèque de près de mille cinq cents ouvrages. Château royal Anne meurt en 1514 à Blois, laissant deux filles. L'aînée, Claude de France, à qui revient le titre de duchesse de Bretagne, épouse François d'Angoulême, qui devient François Ier à la mort de Louis XII en 1515. Le château revient donc à Claude et François Ier, puis à leur fils François, qui est fait duc de Bretagne à la mort de sa mère en 1524. Le duc meurt jeune, et François Ier conserve l'usufruit du château. Celui-ci devient définitivement une possession royale en 1532, lors de la signature par le roi de l'édit d'Union de la Bretagne à la France, dans la cour du château. À partir de 1532, le château de Nantes est la résidence royale en Bretagne. Cette fonction en fait un lieu de prestige qui place Nantes au rang des grandes villes de province, mais qui est surtout un moyen d'affirmer la mainmise de la monarchie française sur ce lieu symbolique. Le château reçoit ainsi jusqu'au xviie siècle la plupart des rois de France, lorsqu'ils font leur entrée royale en Bretagne. En revanche, la ville perd la majeure partie de sa fonction administrative, à l'exception de la Chambre des comptes, et Rennes devient la véritable capitale de la province de Bretagne. François Ier effectue quelques transformations sur le château : il ajoute son monogramme et celui de sa femme sur la courtine de Loire, et il fait construire un nouveau bâtiment, alors appelé « Logis du Roy », adossé à cette même courtine. L'édifice est peut-être l'œuvre de Philibert Delorme. Le château accueille Henri II et Catherine de Médicis en 1551 et Charles IX en 1565. Pendant les Guerres de religion, le château connaît une nouvelle campagne de travaux, menée par Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercœur et gouverneur de Bretagne. Celui-ci, mécontent de la politique modérée d'Henri III, rejoint la Ligue catholique et forme même une petite « Ligue bretonne », pour défendre les intérêts catholiques en Bretagne. Appuyé par la plupart des cités bretonnes ainsi que par l'Espagne, le gouverneur fait du château une forteresse moderne, prête à se défendre contre les forces du roi. Il fait construire deux bastions, l'un au nord, l'autre au sud sur la Loire, ainsi qu'une grande terrasse d'artillerie à l'est. Il appose son emblème, la croix de Lorraine, sur les murs du château, et il y tient sa propre cour. Sa femme est descendante des ducs de Bretagne, et il titre son fils « prince et duc de Bretagne », songeant rétablir l'indépendance bretonne. Le duc de Mercœur doit néanmoins se rendre à Henri IV en 1598, après la déroute de son armée. Le nouveau roi vient à Nantes et il y signe l'édit autorisant le culte protestant en France. À la vue du château, Henri IV se serait exclamé : « Ventre Saint-Gris, les ducs de Bretagne n'étaient pas de petits compagnons ». Une tradition populaire dit que l'édit a été signé dans la Maison des Tourelles, édifice situé quai de la Fosse et détruit en 1944, mais il semble en fait avoir été signé au château, dans le Petit Gouvernement. Au début du xviie siècle, la défense du château est améliorée par Louis XIII et le cardinal de Richelieu, qui est gouverneur de Bretagne. Ce dernier fait d'ailleurs apposer ses armoiries sur les murs et les vitraux de la chapelle. Les travaux de fortification consistent principalement à aménager les terrasses des quatre tours d'entrée en plateformes d'artillerie, et ils ont vocation à renforcer le poids du château dans la défense royale contre le parti protestant, dont le Poitou voisin est un bastion. Le roi Louis XIII vient à Nantes en personne en 1614, pour une « cérémonie des écrouelles » dans la cour du château à la suite de son couronnement. Son frère Gaston d'Orléans se marie au château en 1628, en plein jugement de la conspiration de Chalais dirigée contre le roi. Prison royale Au cours du xviie siècle, le château de Nantes perd son rôle politique et son prestige royal. Les rois viennent peu à Nantes, et le château n'a plus grand intérêt stratégique. Les gouverneurs de Bretagne, représentants du roi dans la province, ne résident plus à Nantes, mais ils se font remplacer par un intendant qui loge à Rennes. Le château est surtout occupé par des militaires retirés du service et des invalides. Il fait aussi office de prison, et notamment pour les prisonniers de marque, car la prison pour le droit commun se trouve au château du Bouffay. Des chefs de conspiration ou des intrigants politiques sont ainsi enfermés au château, comme Henri de Talleyrand-Périgord, enfermé dans la tour des Espagnols avant son exécution31, et en 1719, les coupables de la Conspiration de Pontcallec. Le théologien Jean Le Noir, accusé d'hérésie, meurt dans sa geôle du château en 1692. Le Janséniste François Louvard est enfermé au château en 1728, mais il est transféré à la Bastille la même année. Le chef de la Fronde, le cardinal de Retz, est lui aussi détenu au château, en 1654. D'avantage placé en résidence surveillée qu'en cellule, il parvient à s'évader, et ce fait inspire vraisemblablement la chanson populaire Dans les prisons de Nantes. Le château est aussi une prison militaire, 129 prisonniers de guerre espagnols sont ainsi détenus entre 1643 et 1654, après avoir été capturés lors des batailles de Rocroi et Mardyck. À la fin du xviie siècle et au xviiie siècle, les prisonniers militaires sont surtout des marins anglais, venant des ports de Bristol, Londres, Dublin, Philadelphie ou Boston, et capturés lors de combats navals. La fonction carcérale du château remonte probablement à son origine, et l'historiographie conserve la mémoire de l'enfermement de Gilles de Rais dans la Tour Neuve en 1440. Le duc de Mercœur avait aussi écroué au château le maire de Nantes, Charles Harouys, et d'autres seigneurs loyalistes en 1589. Le dernier roi venu au château est Louis XIV. Lors d'un séjour en 1661, alors qu'il est venu assister aux États de Bretagne, il profite de son éloignement de Paris pour faire arrêter Nicolas Fouquet. En 1670, un incendie d'origine inconnue détruit une partie du Grand Gouvernement, et le roi fait reconstruire l'édifice dans le goût du xviie siècle, en créant un grand escalier d'honneur à la place de l'escalier à vis extérieur, et en plaçant ses armes au-dessus de cet escalier. Il fait aussi construire un campanile au sommet de l'entrée principale, côté douves. En 1784, le château est transformé en arsenal sous ordre de Louis XVI et du maréchal de Ségur. Ceux-ci veulent suivre les leçons données par la Guerre d'indépendance des États-Unis, et disposer de dépôts d'artillerie prêts à ravitailler les forts de la côte en cas d'attaque par la mer. La terrasse construite par Mercœur au xvie siècle est détruite pour faire place au Harnachement, nouveau bâtiment servant à entreposer les canons et à fabriquer l'artillerie. Révolution française Pendant la Révolution, le château échappe aux destructions. Le 19 juillet 1789, son capitaine en remet les clés à la Ville de Nantes, qui les redonne aussitôt au capitaine, un geste symbolique qui exprime que c'est la Nation et non plus le roi qui place le château sous le commandement du capitaine. Néanmoins, le lendemain, la population, au courant de la Prise de la Bastille, investit le château. Les Nantais, apeurés par les événements, veulent savoir si le château ne renferme pas des caches d'armes ou de munitions qui pourraient être utilisées contre eux. La démolition du château est demandée par les sections révolutionnaires locales, qui voient en lui un moyen de contrôler la ville, et un lieu qui coûte cher à entretenir. Cette démolition est refusée, et la Ville l'achète en 1791 pour 12 millions de livres. Il est repris par l'État l'année suivante, car le déclenchement des Guerres révolutionnaires peut à nouveau le rendre utile à l'armée. Les symboles ducaux et royaux présents sur les façades sont martelés en avril 1793, et remplacés par les emblèmes de la révolution. Ainsi, un bonnet phrygien est placé sur le bastion Mercœur, et la devise de la république est inscrite au-dessus du porche d'entrée. Pendant la Révolution, le nombre de prisonniers au château explose. Alors qu'aucun n'est mentionné en 1789, en 1793 les autorités déplorent la surpopulation du lieu et ses conditions d'hygiène terribles. Des prêtres réfractaires sont notamment détenus dans la tour des Jacobins. Alors que, contrairement à la Bastille, il a échappé au démantèlement en 1789, le château connaît la plus grande catastrophe de son histoire le 25 mai 1800. À midi, un plafond vermoulu de la tour des Espagnols s'effondre sur les réserves de poudre qui y sont stockées. Elles explosent. La déflagration fait entièrement sauter la tour, ainsi que les édifices voisins. Une bonne part du Grand Gouvernement s'effondre, faisant disparaître la salle des archives, la chapelle, et l'ancien logement du lieutenant du roi. Les archives des ducs de Bretagne échappent à la catastrophe, car elles ont été transférées aux archives départementales peu avant. L'explosion détruit aussi largement le quartier situé près du château. Soixante cadavres sont retrouvés dans les ruines du château. La tour des Espagnols et la partie détruite du Grand Gouvernement ne sont jamais reconstruites. La tour du Fer à cheval, où se trouvaient l'essentiel des réserves de poudre, n'est pas atteinte par l'explosion. Lors de la Guerre de Vendée et Chouannerie de 1815, le château retrouve brièvement un rôle défensif, et la brèche est refermée par un mur percé de créneaux de fusillade. Premières restaurations Le château reste aux mains de l'armée jusqu'après la Première Guerre mondiale. Il est classé en tant que poste militaire dans la liste des places fortes en 1821, et l'artillerie doit désormais le partager avec le génie. Dans les années 1840, l'armement du château est constitué de quatre canons et de six obusiers. Après l'explosion de 1800, ses murs sont trop fragilisés pour qu'il serve de prison efficace, mais il accueille encore quelques prisonniers jusqu'en 1830. Les derniers détenus civils du château sont dix-huit manifestants arrêtés place Graslin, au cours des Trois Glorieuses. D'abord enfermés au Bouffay, le commandant les transfère discrètement au château alors que la foule réclame leur libération. Une échauffourée s'ensuit et entraîne la mort d'une quinzaine de personnes. Après cet événement, et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les seuls prisonniers du château sont des soldats en punition. Dès le xixe siècle, l'intérêt historique et architectural du château est peu à peu découvert et mis en valeur. Les premiers travaux de restauration ont lieu en 1853, lors de la destruction du bastion Mercœur, qui empêchait la construction de la voie ferrée vers Saint-Nazaire. Au cours de la destruction, la tour du Port est redécouverte, puis sa partie supérieure, arasée par Mercœur, est reconstruite. Les premiers vrais travaux de restauration sur le reste du château sont ensuite conduits en 1855, et le château fait partie des premiers Monuments historiques désignés par Prosper Mérimée en 1840. D'autres campagnes de travaux sont réalisées, permettant la restauration de la tour de la Couronne d'Or et des lucarnes des logis. Cette restauration n'est pas totalement fidèle à l'original, car des monogrammes d'Anne de Bretagne et des gargouilles néogothiques sont ajoutées. Les maîtres d'œuvre font gommer les traces postérieures à la Renaissance, pour figer le château dans une époque comprise entre le xve siècle et le xvie siècle, c'est-à-dire sa période de construction et d'habitation par la famille ducale. Henri Deverin, architecte des monuments historiques au début du xxe siècle, projette en vain de reconstruire la partie disparue en 1800, et de la réinterpréter à la façon de Viollet-le-Duc pour faire du château un nouvel hôtel de ville néogothique. Musées et nouvelles restaurations En 1911, alors qu'il est une propriété de l'État, une convention entre le ministère de la Guerre et la municipalité permet d'échanger le château contre l'ensemble « Couvent de la Visitation- Caserne Bedeau » appartenant à la ville, et qui abrite déjà un régiment d'artillerie. La Ville entre officiellement en possession du château en 1915, mais à cause de la Première Guerre mondiale, celui-ci reste techniquement occupé par l'armée jusqu'en 1920. Le maire Paul Bellamy décide de faire du château un musée. Joseph Stany Gauthier, professeur aux Beaux-Arts, imagine un musée d'arts décoratifs, fondé en 1921, et dont il devient le conservateur l'année suivante54. Le musée ouvre au public en 1924, et rapidement, il élargit ses collections vers l'art populaire régional. En 1939, douze salles sur dix-neuf sont ainsi dédiées à l'art populaire. Ces salles se concentrent surtout sur la côte bretonne sud, de la Cornouaille à la presqu'île guérandaise, avec aussi une collection provenant du marais breton en Vendée. Le musée participe au rayonnement de la culture bretonne, par exemple en organisant une grande exposition sur la région en 1936, et en contribuant aux expositions universelles de 1937 et 1939. En 1943, les Allemands réquisitionnent le château et y construisent un petit blockhaus. Le musée des Salorges rejoint le bâtiment du Harnachement en 1956, car ses locaux d'origine ont été détruits par les bombardements. Consacré aux industries portuaires de Nantes, ce musée avait été fondé rue des Salorges en 1934. Après 1945, de nouveaux travaux sont effectués sur le monument, mais les budgets alloués ne permettent pas d'opérations de grande envergure. La démolition du Harnachement est proposée, afin de redonner à la cour toute sa superficie, mais le bâtiment est conservé par vœu de la municipalité. Les courtines sont restaurées juste après la guerre, et la poterne sud est condamnée par sécurité. Les lucarnes et la toiture du Grand Logis sont rénovées dans les années 1950. À la fin du xxe siècle, le château montre des signes d'usure profonde. Des lieux sont fermés au public pour des raisons de sécurité, l'accumulation successive des collections dans les musées nuit à leur cohérence, et les sculptures en tuffeau sont très abîmées. Une campagne de travaux en profondeur est décidée dans les années 1980, et la municipalité choisit dans le même temps de regrouper à terme les collections des musées municipaux pour former un unique musée d'histoire locale. Les premiers travaux démarrent en 1989, et ils s'accompagnent de fouilles archéologiques, qui permettent de mieux comprendre l'histoire du site. Ils s'étalent jusqu'à la réouverture du monument en 2007, et ils nécessitent une fermeture totale du site pendant trois ans. Le parti de cette restauration a été de préserver les différents ajouts successifs, qu'ils soient du xviie siècle ou du xixe siècle, pour présenter le château dans sa continuité historique. Les travaux ont parfois été radicaux, car il fallait adapter des édifices du xve siècle pour en faire un musée moderne. Des poutres métalliques ont été insérées dans les logis, des trous percés dans les murs pour passer des fils et un ascenseur ajouté en plein milieu. Certaines décisions, et notamment le choix de reconstruire des éléments disparus depuis plusieurs siècles, ont d'ailleurs été controversées. Un parcours en accès libre et un éclairage nocturne sont imaginés pour aider le visiteur à mieux comprendre les lieux, et le château est considéré comme le premier objet exposé du musée. Conséquence de la transformation de la communauté urbaine de Nantes en métropole, le château devient un équipement métropolitain le 1er janvier 2015.
Useful information
Parking GRATUIT (centre-ville: Cathédrale, Moulin-Mairie, Baco, Cité internationale des Congrès) Adulte: 8 € (entrée au musée et aux expositions temporaires); 12 € (l'entrée au musée et aux expositions temporaires, visite guidée) Tarif réduit: 5 € (18-25 ans, enseignants, détenteurs de cartes CE et partenaires, détenteurs de la carte famille nombreuse); 7,50 € (18-25 ans, enseignants, détenteurs de cartes CE et partenaires, détenteurs de la carte famille nombreuse, visite guidée); 4 € (demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA, personnes handicapées et leur accompagnant, allocataires minimum vieillesse ou ASPA, anciens résistants, anciens combattants et grands invalides de guerre, détenteurs de la carte agents loisirs, FDOTSI et ICOM, personnel du Ministère de la Culture et des Musées de France, journalistes, visite guidée); 2,50 € (7-17 ans - détenteurs de la Carte Blanche, du Pass Château, du Pass Nantes et du Pass inter-musées, visite guidée) Enfant (moins de 7 ans): gratuit WC GRATUIT http://www.chateaunantes.fr/fr/contact
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