Le village de DIO est situé dans le département de l’Hérault(34), arrondissement de Lodève, commune de Dio et Valquières, aux confins du bitterrois et du Haut-Languedoc
Le village de DIO est situé dans le département de l’Hérault(34), arrondissement de Lodève, commune de Dio et Valquières, aux confins du bitterrois et du Haut-Languedoc. Il est niché au sein des monts de l’Escandorgue.
Eléments historiques
Initialement poste gallo-romain mentionné au VI°siècle, la seigneurie de Dio apparaît dans les écrits au XII° siècle, époque où le Languedoc, affranchi du pouvoir royal, est régi par une hiérarchie de seigneurs qui marquent leurs fiefs par la construction de châteaux, dont le château Fort de Dio. Le territoire est une région de moyenne montagne ou de plateaux entaillés par de profondes vallées, où les pays sont très cloisonnés. Partout, sur de petits reliefs, des rebords de vallées ou des pitons rocheux, ont surgi des tours, dont la vocation est de contrôler, de surveiller les voies de passages et de défendre les possessions. Une interprétation historique actuelle associe le château à l’ensemble des Tours à Signaux de la région qui communiquaient entre elles pour surveiller la frontière entre l’Aquitaine, devenue possession des anglais, et le Languedoc jusqu’à la fin de la guerre de 100 ans.
La seigneurie de Dio devient l’apanage de puissants lignages seigneuriaux, vassaux des comtes de Toulouse, appartenant tantôt au Languedoc, au Quercy ou même au Rouergue. Sa transmission en 1610 à un financier fut accompagnée de l’attribution par le roi Henri IV, d’un privilège unique pour service rendu, d’une exemption avec ses successeurs, de tous droits de lods ou de mutation (exemption du droit de succession).
Entrée en 1630, pour plus d’un siècle, dans le patrimoine de la famille de Fleury, la seigneurie de Dio sera possédée une quinzaine d’années par le cardinal de Fleury, aumônier de la reine Marie-Thérèse d’Autriche épouse de Louis XIV, précepteur puis Premier Ministre de Louis XV.
Elle fut confisquée au titre des biens nationaux en 1793.
Seigneurs de Dio
DEUTERIE VIe, BOUSSAGUES XIIe-XIIIe, CLERMONT LODEVE XIVe, NARBONNE XIVe -XVe, PENNE XVe, BRUNIQUEL XVe, CASTELNAU CLERMONT XV-XVIe, DELHOM XVIIe, FLEURY XVII-XVIIIe, ROSSET DE FLEURY XVIIIe.
Le château (« classé » Monument Historique dans sa totalité en 1930)
Contrairement à la plupart des châteaux médiévaux, son enveloppe extérieure peu modifiée au cours des âges (en dehors des couronnements) conserve au château de Dio le caractère puissant et austère d’un édifice de défense de l’époque féodale. Il est constitué d’un donjon entouré d’un rempart qui enserre un hameau où venaient se réfugier les habitants de la seigneurie en cas d’attaque, et une basse cour où étaient présents tous les corps de métier nécessaires à la vie des occupants.
Sa masse imposante et sa position dominante à l’extrémité d’un éperon fortifié, restitue de l’extérieur, l’idée que l’on se fait habituellement d’un château de cette époque. Y contribuent les “jours” (fenêtres étroites) et les baies géminées du XII° siècle ainsi que les importants ouvrages de défense dont il est doté, en particulier ses murailles en grès couronnées d’un chemin de ronde qui dessert un appareillage défensif diversifié : assommoirs, bretèches, créneaux et merlons à archères, galeries de mâchicoulis, échauguettes, batteries d’archères.
Un réaménagement attribué, au début du XVIIème siècle, à la famille de Fleury, confère au corps de logis intérieur un caractère d'agrément et de clarté grâce au raffinement du traitement des deux façades de la cour intérieure, et aux larges fenêtres à croisées de meneaux, contrastant avec l'austérité de l'enceinte extérieure.
Par toutes ses spécificités et sa rareté, cet édifice, l’un des plus remarquables que le Moyen Age ait laissé en Languedoc, témoigne fidèlement des périodes troublées du Moyen Age et des embellies de la Renaissance.
Cet site historique complet auquel s’ajoute une église du X° siècle Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, représente un ensemble idéal pour y développer toute pédagogie relative à l’histoire et à l’archéologie du bâti.
En 2006, il est l’un des premiers à être labellisé “Pôle d’Excellence Rurale” par la DATAR.
En 2010, le 1er Prix du Concours national des Municipalités de moins de 10 000 habitants (Dio et Valquières en compte 180 !) est décerné par le Ministère de l’Energie, de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire pour la restauration en cours du Site médiéval du Château-Hameau.
En 2013 le château et le hameau reçoivent le Grand Prix des Vieilles Maisons Françaises ainsi que le 1er Prix des Forges d’Aubigny qui récompensent une qualité de restauration exceptionnelle.
Le sauvetage et la restauration
Au milieu du XX° siècle, laissé à l’abandon par ses divers propriétaires peu soucieux de son état, le monument, offert aux intempéries et au pillage , se dégrade rapidement et ne bénéficie pas de mesures conservatoires notables. La toiture s’effondre totalement, l’escalier monumental est entièrement détruit, des voûtes et cloisons intérieures se ruinent, les murs de refend et l’angle Nord de la courtine extérieure se fissurent.
A la fin du siècle, les pillages accélèrent sa dégradation. En 1997, la Direction Régionale des Affaires Culturelles et le nouveau propriétaire, Bertrand FLEUTIAUX, entreprennent de restaurer totalement le monument sous la conduite de l’architecte en chef des monuments historiques avec, à partir de 2000, l’accompagnement financier de la Préfecture, du Conseil Général de l’Hérault et du Conseil Régional Languedoc–Roussillon.
Les premiers travaux de sauvetage de 1997-1998 permettent de renforcer la structure du château, et de le mettre hors d’eau et hors d’air.
En 2000/2001 suit la campagne de sauvetage de l’écurie.
Puis, pendant quatre ans, la mise en place des campagnes de travaux se heurte à des appels d’offres publics infructueux ce qui suspend la poursuite des travaux.
En 2005, une nouvelle campagne de travaux est lancée, qui permet de reconstruire l’escalier d’honneur, et de restaurer l’aile Nord-Ouest, la courtine et le chemin de ronde Sud-Est. Cette campagne se termine en 2010.
Fin 2010, une vaste campagne de restauration est lancée pour restaurer l’aile Nord-Est avec notamment la reconstitution de la voute de la salle des gardes et du perron de la porte principale, le renforcement du rempart Sud-Ouest ainsi que la lice, la Barbacane et toutes les menuiseries et vitraux au plomb. Ces travaux ont été terminés en 2014.
Enfin, la dernière campagne de travaux est lancée en 2016 pour le sauvetage de la Tour Sud et la restauration du Rempart Nord-Est. Ainsi, après 20 années d'efforts, le Monument a retrouvé son architecture d'antan. Il reste encore à l'aménager ...
Le Hameau médiéval.
Il est rapidement apparu que si la restauration du Château était une réelle nécessité elle ne pouvait se dissocier de celle du Hameau médiéval, dont le Château est le noyau. Blotti au pied du Château, le Hameau était enserré et protégé par le rempart extérieur du Château dont de nombreux vestiges subsistent encore.
A la fin du siècle dernier, ce hameau composé d’une vingtaine de bâtiments est à 80% à l’état de ruine, mais heureusement aucune construction anachronique ne vient perturber cet ensemble.
Dès 1999, le propriétaire du château entreprend, avec un chantier Rempart puis Concordia, de débroussailler le hameau, de dégager ses venelles et les ruines de plusieurs maisons.
Puis en 2002 il entreprend le sauvetage et la reconstruction à l’identique de 5 maisons. Cette initiative incite non seulement d’autres propriétaires de ruines à faire de même, mais également lui permet de mettre en place dès 2005 le « Projet de valorisation culturelle, touristique et d’aménagement du Hameau médiéval de Dio ». Ce projet qui bénéficie du financement de la Commune de Dio, de la Communauté de Communes, du Conseil Général de l’Hérault, du Conseil Régional Languedoc-Roussillon, de l’Etat, de l’Europe vise à viabiliser le site (en cours) puis à apporter une vie économique, culturelle, touristique et de formation à cette zone défavorisée grâce à la mise en valeur du site château-hameau. Les travaux menés par un architecte du patrimoine et un économiste ont permis de spécifier un Plan d’Aménagement plaçant au coeur de cette opération, la reconstruction (à venir) de bâtiments ruinés à usage de Café de Pays, Centre de Ressources et de Formation, Hôtellerie de haut de gamme qui, en plus des gîtes existants dans le hameau et des grandes salles du château, apporteront aux visiteurs, des lieux de spectacle, de réunion, d’hébergement et de restauration.
On l’a compris, l’idée principale qui préside à la réhabilitation et à l’aménagement du site, est de créer un lieu prestigieux par la qualité des activités culturelles et de formation qui s’y déroulent progressivement depuis 10 ans, ainsi que par son cadre rare qui les magnifient.
Dès 1997, les abords du château sont ouverts à la visite et, depuis 2014, des visites guidées de l'intérieur sont organisées durant les WE et les fêtes de juin à septembre.
http://chateaudedio.com/
Le parking GRATUIT
Adulte: 6 € (visite guidée)
Chambre: à partir de 200 €/jour
Gîte: à partir de 50 €/jour
Enfant (moins de 12 ans): 3 €(visite guidée)
Groupe (plus de 15 personnes): 6 € (visite guidée)
Wi-Fi GRATUIT
chateau-de-dio@orange.fr