La première mention historique du lieu se situe en 1185, lorsque Sigebert III prend le titre de comte de Werde
La première mention historique du lieu se situe en 1185, lorsque Sigebert III prend le titre de comte de Werde. On ignore si le château remonte à cette date ou si un château primitif est alors restauré comme l’avance le frère Sitzmann.
Le château de Werde était un des plus importants de la contrée. Les vestiges et les fondations que l’on trouve encore çà et là, permettent d’établir qu’il était semblable aux châteaux de ce temps. Un pont-levis, des doubles fossés larges de 20 mètres, encaissés entre deux remparts séparait l’enceinte dans laquelle se trouvait la forteresse. Au lieu de se trouver au centre, comme habituellement, le donjon de Werde s’élançait à l’extrémité Sud-Est de la cour seigneuriale, pour lui permettre de dominer le pays et la rivière.
Les descendants de Sigebert ont obtenu en 1192 le titre de Landgrave de la basse Alsace et ont pris le nom de comte de Werde. Les Landgraves de Werde se succédèrent paisiblement pendant deux siècles où un seul évènement est à signaler : à la mort de Rodolphe de Habsbourg, Jean de Werde avait pris parti pour la succession de son fils mais Adolphe de Nassau ayant été élu empereur à la suite de Rodolphe vint assiéger Werde et pris d’assaut le Château le 27 octobre 1293.
Le comte Ulric de Werde succéda à son frère mais se ruinera au service de Louis de Bavière. Ulric fut amené à vendre une partie de ces biens et à céder l’autre partie à son gendre Frédéric d’Oettingen, mari de sa fille Adélaïde ; il lui céda également la dignité de Landvogt.
Frédéric mourut en 1357, son fils Louis-le-jeune lui succéda, mais ne se plaisant pas en Alsace, il vendit le 25 janvier 1359, le titre de Landgrave, le château de Werde, les domaines, les alleux, les fiefs, droits et privilèges, tous ses biens et titres à Jean de Lichtenberg, évèque de Strasbourg, qui les transmit à ses successeurs à l’évèché.
Ainsi s’éteint la branche des Landgraves de Werde dont les armoiries ornent encore la moitié du drapeau alsacien et dont les gisants de deux d’entre eux reposent encore à Saint Guillaume à Strasbourg. Aucun des évèques de Strasbourg ne prit jamais le titre de Landgraves peu soucieux, sans doute, d’en assumer les lourdes charges.
Les évèques de Strasbourg vont donner en fiefs le château à différentes et illustres familles alsaciennes, successivenment : Jean d’Ochsenstein, Hugues de Géroldseck-des-vosges, aux D’Andlau et aux Zorn de Bulach. Ceux-ci, ayant passé au protestantisme, furent évincés par l’évèque Erasme de Limbourg moyennant une indemnité consécutive aux importants travaux que les Zorn avaient menés à Werde. Georges Zorn se retira alors à Osthausen et construisit le château actuel. A sa mort en 1567, ce fut la branche aînée, dite de Dorlisheim, restée catholique qui prit possession du château, qu’elle occupe encore.
Après les Zorn de Bulach, l’évèque investit les barons de Seebach qui transformèrent alors le château fort en château d’habitation et rénovèrent le moulin. En se basant sur des considérations archéologiques, on peut admettre que la petite aile du château (aile nord) date de cette époque.
A la mort du dernier descendant de la famille des barons de Seebach, l’évèque investit du titre de comte de Werde et d’Uttenheim les nobles de Reinach-Foussemagne en 1656. Une des branches de cette famille prend le nom de Reinach-Werde. Le dernier propriétaire noble de Werde était Guillaume-Jacques-Maximilien-Antoine Reinach Werde.
A l’approche de la tempête révolutionnaire, celui-ci était en conflit avec la communauté d’Uttenheim pour des futilités. Après la prise de la bastille, les paysans d’Uttenheim allèrent en armes au château de Werde. Guillaume de Reinach s’y trouvait pour une partie de chasse, on était au dîner lorsque cette foule exaltée, criant et vociférant, conduite par le forgeron muni de son lourd marteau, vint sommer le seigneur de lui livrer immédiatement ses titres de propriétés. Celui-ci leur déclara simplement qu’ils se trouvaient à Benfeld, chez son homme d’affaire. Les forcenés s’y rendirent , tandis que le baron passait le Rhin et emigra à Rastatt ou il mourut en janvier 1792. Furieux, les gens d’Uttenheim saccagèrent et brûlèrent le second château de Guillaume qu’il possédait dans leur localité.
Après la révolution le château de Werde fut décrété comme bien national et vendu. Les autres dépendances et le moulin furent vendu en 1804 par la veuve et les descendants de Guillaume revenus habiter à Niedernai. Différents propriétaires se sont succédés au cours du XIX siècle jusqu’à l’abbé Mertian supérieur des frères de la doctrine Chrétienne qui rachète le château le 1er septembre 1865 et y entreprend d’importants travaux.
L’aspect actuel du château, uniformisé et bien plus modeste qu’à ces origines remonte partiellement à cette époque avec des éléments renaissance dans le corps de logis nord et une structure 18e dans celui du Sud.
Illustration : Le château de Werde primitif imaginé par le frère Sitzmann
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