Château de Combreux
castle, chateau
60m
Calvados, Normandy

Le château de Colombières est une forteresse médiévale du xive siècle, située dans la commune de Colombières

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Château de Combreux, Château de Combreux
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Description

Le château de Colombières est une forteresse médiévale du xive siècle, située dans la commune de Colombières. Surnommé « la vigie des marais », le château est construit au bord des marais du Bessin, un emplacement stratégique du dispositif de contrôle de la Basse-Normandie.

Histoire

Les premières mentions du château datent du début du xie siècle. À l'époque la bâtisse était probablement une motte castrale occupée par la famille de Colombières : Guillaume, Raoul et Baudoin, compagnons de Guillaume le Conquérant lors de l’invasion de l’Angleterre en 1066 à Hastings. Selon le Domesday Book, Raoul se serait ensuite installé dans le comté de Kent, où il possédait plusieurs terres.

En 1147, le nom de Philippe de Colombières, membre de la puissante famille Bacon du Molay, frère de Roger III Bacon est mentionné comme seigneur châtelain du fief de Colombières.

Les parties les plus anciennes du château actuel datent de la fin du xive siècle, le chatelain de cette époque est Henri de Colombières qui fait aveu au roi en 1372. À cette époque, le complexe a une forme de quadrilatère entouré de douves et composé d'un mur d'enceinte de 3 mètres d'épaisseur flanqué de quatre tours rondes et d'une porte fortifiée précédée d'un pont-levis. Les bâtiments sont disposés autour d'une cour unique et adossés à la courtine.

Alors en pleine guerre de Cent Ans, le roi Charles V demanda à ses vassaux du Bessin et du Cotentin, l'érection ou la rénovation des places-fortes pour contrer une éventuelle attaque de l'armée anglaise en Normandie.

La conquête des places fortes normandes par Henri V entraîne vengeances et expropriations : des lettres patentes du roi d'Angleterre datant du 12 février 1418, dépouille Olivier de Colombières de ses biens et de sa forteresse en la faveur de Richard Drayton parce qu'il était resté fidèle à son suzerain : « Qui adhuc contra nos se tenet rebellem…»

Ruinée par la guerre de Cent Ans, la forteresse ne retourna que peu de temps entre les mains de Jean de Colombières qui la vend à Roger de Briqueville, son oncle, le 25 mai 1457. Son petit-fils, Guillaume VI, construit le corps des bâtiments actuels qui datent de la fin du xve siècle.

C'est à la famille de Bricqueville que l'on doit l'ajout des deux tours Renaissance.

Lors des guerres de religion, le seigneur François de Bricqueville (1535-1574), un des chefs protestants les plus redoutables de Basse-Normandie profana la chapelle Notre-Dame de Rougebrèque située dans son château, y installant en lieu et place des appartements. Dans un bâtiment d'une des fermes proche du château, il établit un lieu de culte protestant.

Aux xviie et xviiie siècles, la forteresse subit diverses transformations architecturales destinées à rendre le logis plus confortable et moins sévère : le mur d’enceinte est démoli sur le côté sud, une des tours partiellement détruite est reconstruite sous forme de donjon carré, les fenêtres sont agrandies, et la chapelle profanée par François de Bricqueville, est rétablie à l’emplacement de la caserne par son arrière-petit-fils, Cyrus-Antoine, converti au catholicisme en 1678. Celui-ci y apposa au-dessus de l'entrée, le linteau de la porte d'entrée de l'ancien lieu protestant. Ce linteau comporte des passages des versets 6 et 7 du chapitre 55 d'Isaïe encore visible de nos jours.

« Cherchez l'Éternel pendant qu'il se trouve ; Invoquez-le, tandis qu'il est près. Que le méchant abandonne sa voie, Et l'homme d'iniquité ses pensées ; Qu'il retourne à l`Éternel, qui aura pitié de lui, A notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. »

En 1755, René Hatte, Fermier-Général du roi, achète les seigneuries de Bricqueville, Bernesq et Colombières. Le château restera dès lors, toujours propriété de ses descendants. Progressivement, la forteresse se transforme en un logis à l’ordonnance plus classique. Au xixe siècle, l’aile abritant les communs est aménagée pour accueillir famille et amis, et des jardins viennent agrémenter le pourtour intérieur des douves médiévales.

Durant la Seconde Guerre mondiale, bien que situé à proximité d'Omaha Beach en plein cœur des opérations militaires du débarquement de Normandie, le Château de Colombières fut épargné. Au matin du 6 juin 1944, la 2e compagnie du bataillon antichar de la 352e division allemande, composée de 10 Sturmgeschütz III camouflés depuis mars sous les ormes de l’avenue du Château, part subitement pour se diriger vers Ryes, au sud d'Arromanches. Les américains décidèrent de traverser à pied le marais que les Allemands maintenaient inondé — par la destruction des portes-à-flots d'Isigny-sur-Mer — pour le rendre infranchissable. C’est ainsi que Colombières vit le passage, dans la soirée du 8 juin 1944, du Lieutenant Kermit Miller du 115e Régiment d’Infanterie de la 29e division U.S. et le 9 juin, le village fut libéré.

Classement

Le château fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 2 juillet 1927. L’ensemble des façades et toitures, ainsi qu’une cheminée dans la tour est, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 20 décembre 1968. Enfin, l’ensemble incluant le système hydraulique et le potager fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 13 octobre 2006.

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