Le château de Boury est situé sur la commune de Boury-en-Vexin, dans l’Oise dans les Hauts-de-France, mais à proximité de la ville normande de Gisors, sur un terrain plat
Le château de Boury est situé sur la commune de Boury-en-Vexin, dans l’Oise dans les Hauts-de-France, mais à proximité de la ville normande de Gisors, sur un terrain plat. Il occupait jadis une position stratégique côté français aux confins du Vexin français, du Vexin normand et de la Picardie. Le château, son parc et ses annexes sont classés monument historique depuis 1931.
Localisation
Le château est situé en France, dans la région Hauts-de-France et dans le département de l'Oise, sur la commune de Boury-en-Vexin, près de la RD 6 au centre du village. La cour d'honneur et la façade principale donnent sur l'ouest et sont visibles de la rue.
Historique
Mis à part quelques interruptions, la seigneurie de Boury est restée depuis le xie siècle dans la descendance du premier seigneur connu. La succession des principaux propriétaires s’établit ainsi :
Famille de Boury (jusqu’en 1271)
Gaubert, vivant en 1030, premier seigneur connu de Boury; il est excommunié par l'archevêque de Rouen pour s'être emparé de Gisors.
Raoul, vivant en 1070; il restitue Gisors.
Eustache; il fonde en 1104 le prieuré puis l’église de Boury-en-Vexin.
Gaubert (ou Albert); Louis VI lui confie la garde du château des Andelys qu’il vient de reprendre à Henri Ier d'Angleterre.
Jean II ( - 1248); il épouse Christine; il meurt en Terre sainte avec deux de ses fils.
Guillaume ( - 1271), troisième fils du précédent.
Famille de Villiers de L’Isle-Adam (1271 – après 1415)
Ancel ( - 1285); il devient seigneur de Boury en 1271 par mariage avec Isabelle de Boury, fille de Guillaume.
Jean, fils des précédents; il épouse Alix de Chantemesle.
Jean, fils des précédents.
Jean, fils du précédent.
Simone, fille du précédent, dame de Boury et de La Londe.
Jacques, oncle de la précédente; il est tué au combat.
Intermède anglais (après 1415 - 1449)
après la défaite d’Azincourt, Henri V d'Angleterre place à la tête de la seigneurie deux de ses capitaines, John Poltrot et Richard Marbury.
Famille de Fontaine (1449 – 1498)
Guillaume Ier, seigneur de Saint-Quentin-le-Gaillard; il devient seigneur de Boury par mariage avec la fille et héritière de Jacques de L’Isle, Guillemette de Boury, et récupère son bien après le départ des Anglais en 1449.
Guillaume II, fils des précédents; il vend la seigneurie à son cousin.
Famille du Bec-Crespin (1498 – 1584)
Jean, cousin et successeur de Guillaume II de l’Isle en 1498; il épouse en 1491, Marguerite de Roncherolles, dame de Vardes; il est sénéchal de Normandie, échanson de Louis XII, seigneur de Cany, de Dangu, de Vardes et d’Étrepagny.
Charles, vice-amiral de France; il épouse en 1517 Madeleine de Beauvilliers Saint-Aignan.
Charles II, fils des précédents, gentilhomme de la chambre du Roi; il se convertit au protestantisme et épouse Marie de Cléry.
Georges ( - 1584), fils des précédents, chevalier des ordres du Roi; il revient au catholicisme; il épouse Marie Jubert, dame de Vaudancourt; en 1580, Boury est érigé en baronnie.
Famille de Pellevé (1584 – 1681)
Jacques (1575 - 1610), baron de Tourny; il épouse Élisabeth, fille des précédents.
Georges ( - 1645), fils du précédent; il est tué à Nördlingen.
Louis (1607 - 1645), frère du précédent, chevalier de Malte; il est relevé de ses vœux pour se marier et reprendre la seigneurie mais meurt des suites de blessures de guerre; il avait épousé en 1637 Claude Poncher.
Emmanuel (1638 - 1672), fils du précédent, maître de camp des armées du Roi; il épouse en 1663 Anne Le Goux de La Berchère; il est tué à la bataille du passage du Rhin.
Denis ( - 1797), fils des précédents; en 1681, sa mère vend le domaine à un parent; enseigne de vaisseau, il est tué à l'assaut de Carthagène, en Amérique.
Famille Aubourg (1681 – 1823)
Guillaume (1620 – 1691), seigneur de Bennetot, Escrepigny, Aubevoye, Saint-Pierre de Monneville; il épouse Marguerite Chauvin de Pompierre; conseiller du Roi, garde des rôles des offices de France, grand audiencier de France, il est fait marquis de Boury par Louis XIV en 1686, titre qui s’accompagne de l’acquisition de 300 hectares de terres; c’est lui qui fait construire le château actuel, mais son épouse préfèrera finir ses jours dans l’ancien manoir.
Charles (1665 – 1741), conseiller du Roi, contrôleur général des rôles des offices de France; il épouse en 1697 Marie Rouxelin, dame de Châtillon; il fait édifier la chapelle.
Guillaume (1701 - 1772), chevalier, officier au régiment de Condé; en 1730, il épouse sa cousine Charlotte Aubourg de la Pelleterie; en 1731, alors que la marquise n’a que 18 ans, Coypel réalise son portrait ainsi que celui du marquis; en 1767, Guillaume invite Jean-Jacques Rousseau à Boury, à l’occasion d’une chasse donnée en l’honneur du prince de Conti.
Charles (1732–1818), colonel aux Gardes-Françaises, chevalier de Saint-Louis; il épouse Anne Charlotte de Chamoy; alors que ses deux fils aînés ont émigré, il choisit de rester à Boury et tient à jour méthodiquement son terrier; arrêté en septembre 1793 avec son épouse et cinq de leurs enfants, il doit son salut à la chute de Robespierre; à son retour en novembre 1794, il constate que le château n’a pas été pillé; la Révolution, durant laquelle le dernier marquis de Boury fait preuve d’une grande générosité, appauvrit considérablement la famille et, en 1823, les héritiers se résignent à vendre le domaine.
Famille Tassin de Villiers (1823 – 1835)
Au cours de cette période, différentes transformations sont effectuées; les parterres à la française font place à des jardins à l’anglaise; des boiseries sont remplacées; le domaine est à nouveau vendu; les restes de l'ancien château, dits "la grande ferme", sont acquis par la comtesse de Lagrange.
Famille Ferron de La Ferronays (1835 – 1851)
Auguste (1726 - 1842), comte de la Ferronays, pair de France, ancien ambassadeur et ancien ministre des affaires étrangères de Charles X.
Charles, comte de la Ferronays, fils du précédent; il succède à ses parents en 1848; le domaine est mis en adjudication l’année suivante; en 1850, la partie du parc appelée « Flumesnil » est détachée de la propriété et vendue à un marchand de bois du nom de Clopart; celui-ci le défriche et casse les statues jadis offertes par le baron de Breteuil.
Famille Viallet (1851 – 1875)
Monsieur Viallet achète la propriété; en 1857, il fait abattre les murs latéraux surmontés de vases de pierre, ainsi que l’entrée principale, en forme d’hémicycle.
Son fils réalise des travaux de menuiserie qui défigurent les aménagements d’origine (faux plafonds, cloisons…).
Famille Zentz d’Alnois (de 1875 à nos jours)
Hubert Édouard (1829 – 1900) ; ayant appris que le domaine allait être démoli par un entrepreneur, il l’achète et en fait la surprise à son épouse, Charlotte Noémie de Boury (1853 – 1928), arrière-petite-fille du dernier marquis de Boury ; elle en fera sa résidence principale.
Raoul Ange Hubert ( - 1943), officier de la Légion d'honneur du 19 janvier 1925, fils des précédents, chef d’escadrons de cavalerie; le château, pillé, devient inhabitable; Édouard, fils aîné de Raoul, lieutenant de cavalerie, est tué dans les Ardennes en 1940.
Michel (1909 - 2001), fils de Raoul et de son épouse Blanche, née Boulet ; après l’occupation allemande, le château, réquisitionné par EDF, accueille des colonies de vacances; en 1946, à la suite d'un procès, la famille Zentz d'Alnois récupère son bien ; en 1969, le château ouvre au public.
Philippe, fils du précédent et propriétaire actuel.
Le château avec ses façades et toitures et la chapelle attenante ; les anciennes écuries situées à l'entrée du domaine et dans le parc ; le parc ; un bâtiment situé dans le parc comprenant l'orangerie, la buanderie et le colombier ; et la fontaine-abreuvoir ont été classés monument historique par arrêté du 18 juin 1931. Le château et le parc sont ouverts à la visite pendant les heures d'ouverture, moyennant un droit d'entrée.
Description
Un premier château, dont il subsiste encore une tour ronde et un colombier dans la cour d’une ferme, avait été construit au xie siècle. C’était un poste avancé destiné à repousser les invasions normandes, puis les troupes anglaises pendant la guerre de Cent Ans. Au xvie siècle, les Bec-Crespin entreprennent d'importants travaux pour restaurer le manoir seigneurial en ruine. Ils font démolir les murs de la forteresse et combler les fossés. Les bâtiments s’ouvrent alors sur la place principale du village. La grosse tour d’angle coiffée d’un toit pointu date du xve siècle, mais elle sera profondément remaniée au xvie siècle, alors que l'on construisait le corps du logis qui, aujourd'hui, se prolonge par un bâtiment plus tardif du xviiie siècle. À l’intérieur de la tour, avait été édifiée une cheminée monumentale, remarquable morceau de sculpture Renaissance, enlevée en 1902 et transportée au musée de Boston. Sur le pignon de la grange, se dresse un lion héraldique du xvie siècle qui tient entre ses pattes un écusson aux armes de la famille du Bec-Crespin.
Le château actuel est une demeure de plaisance dont les plans ont été établis par Jules Hardouin-Mansart. L’essentiel de la construction se déroule entre 1685 et 1689 pour un coût d’environ 100 000 écus. Il se compose d’un corps de logis rectangulaire de cinq travées, flanqué de deux pavillons de deux travées et comporte deux étages et un étage de combles. L’ensemble est coiffé d’une toiture à forte pente. Une chapelle, dessinée par Le Prince et édifiée en 1718, est adossée au pavillon nord. Côté ouest, la terrasse, à laquelle on accède par quelques marches, donne sur la cour d’honneur qui fait face à un jardin à la française. L’ornementation des façades fut confiée au sculpteur Michel Poissant. On lui doit notamment sur la façade ouest cinq mascarons représentant, au centre, Jupiter, et de part et d’autre, les quatre saisons. Le logis est surmonté d’un fronton triangulaire où sont représentées les armes des Aubourg de Boury, soutenues par deux licornes. Côté est, une autre terrasse couvrant toute la largeur du château s’ouvre sur un parc bordé de deux allées ombragées qui en allongent la perspective. Deux lions monumentaux en gardent les accès. Dans la partie nord du domaine, se trouve une ancienne glacière. La cour d’honneur est bordée au nord par une orangerie et au sud par des communs. Un mur borde la propriété sur trois côtés; au sud, une fontaine-abreuvoir y a été insérée.
Une galerie donne accès aux différentes pièces composant le rez-de-chaussée et à deux escaliers latéraux.
Côté nord, la chapelle est ornée d’un retable représentant Saint Charles Borromée et provenant de l’atelier de Lebrun; les vitraux ont été remaniés vers 1830.
Face à l’entrée principale, l’imposant buste de Jules Hardouin-Mansart présente une grande ressemblance avec ceux de Louis XIV.
La cuisine, côté sud, à laquelle on accède par un étroit couloir, est équipée d’une cheminée à trois foyers.
Un passe-plat permettait d’éviter les allées et venues des domestiques entre la cuisine et la salle à manger, dans laquelle sont accrochés les deux pastels de Coypel cités plus haut; une série complète de vases de Chine a été disposée sur la cheminée.
La rampe de l’escalier nord a été réalisée en 1690 par le ferronnier Nicolas Duflos; sur un grand tableau accroché au mur de l’escalier sud, est représentée une scène de chasse où l’on voit un cerf acculé par une meute de chiens.
À l’étage, on découvre notamment :
le « salon Louis XV »; un grand paravent rapporté d’Espagne servait à concentrer la chaleur près de la cheminée, sur laquelle est posé un buste du roi qui inspiré le nom de la pièce; une tapisserie d’Aubusson représentant des oiseaux exotiques a conservé de belles couleurs.
le « petit salon Louis XVI », orné de boiseries réalisées en 1765 et représentant les plaisirs de la campagne ; un buste de Louis XVII, copie en plâtre de celui de Versailles, trône au-dessus de la cheminée; le grand lustre en larmes de cristal diffusait bien la lumière des bougies.
une vaste pièce, qui servait de salle de réception pour les hôtes de marque; la cheminée monumentale en marbre est équipée de trois plaques de fonte, celle du fond ayant été fendue durant l’occupation allemande; une grande glace de Saint-Gobain, composée de plusieurs éléments dans différents états de conservation, a été disposée sur le mur opposé à celui de la cheminée pour en refléter la lumière.
Un certain nombre de portraits, répartis dans les différentes pièces, représentent les propriétaires des lieux et certains de leurs hôtes.
Le parking GRATUIT
Adulte: 7 €
Groupe: 6 € (à partir de 15 personnes)
philippedalnois@aol.com